publication
4 avril 2024
Europe de l’énergie – de l’intégration à la puissance
L’Europe est fragile. C’est un fait : elle ne disposera jamais d’une indépendance énergétique totale. Comment tirer parti de cette situation ? Pierre-Etienne Franc, co-fondateur et directeur général de Hy24 propose de convertir une faiblesse en force — au bénéfice de la politique industrielle et de la politique étrangère de l’Union.

La Commission « géopolitique » présidée par Ursula von der Leyen avait un axe structurant et une matrice : le Pacte Vert. Sa mandature a débuté en décembre 2019 par la présentation de cet ensemble d’initiative et par l’adoption, en 2021, du plan Fit-for-55 (Ajustement à l’objectif 55), affichant une ambition européenne sur le climat très affirmée. Malgré les crises hétérogènes que l’Union a traversées — de la pandémie en 2020 à l’invasion de l’Ukraine du 24 février 2022 —, ce cap, au lieu de se contraindre, a été paradoxalement renforcé par le retour de la guerre sur le sol européen qui a mis en évidence l’étroite corrélation entre la dépendance aux énergies fossiles — plus de 70 % de nos besoins énergétiques —, la souveraineté politique — plus de 60 % de notre énergie est importée — et la compétitivité économique — en matière d’énergie, celle-ci est totalement tributaire de la variation des prix des matières premières sur laquelle nous n’avons pas de prise. En développant le plan d’urgence en réponse à l’attrition nécessaire du recours au gaz russe, « RePowerEU », l’Europe a renforcé encore son effort pour se diriger vers un modèle énergétique bas carbone et plus souverain.
En combinant l’urgence — garantir la production industrielle et le chauffage des ménages — à la poursuite d’un agenda de long terme, les États-membres ont réussi, jusqu’à maintenant, à gérer la réorientation de leurs modèle énergétique dépendant des importations russes vers plusieurs sources d’approvisionnement, dont le GNL américain. Cela s’est fait au prix d’un renchérissement significatif des prix des marchés de l’électricité et du gaz, qui ont aussi probablement contribué à accélérer la réforme des marchés de l’électricité, et renforcé la pression pour une montée en puissance plus rapide des sources d’énergie renouvelables du continent qui, en maintenant la dynamique actuelle, devraient passer de 500 GW à 900 GW en 2030. Enfin, il est probable que la crise énergétique induite par la guerre russe ait renforcé les arguments français en faveur d’une relance de l’industrie nucléaire et de son traitement à quasi-neutralité avec les sources d’énergie renouvelables, même si l’agenda de son déploiement et son coût total restent des inconnues importantes.

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